Ce n’est pas moi, c’est les Autres…
ou Pourquoi vous rejouez toujours les mêmes histoires avec les Autres
Spécial Trop Intenses qui veulent être aimés… parfois un peu trop.
Il y a un truc que personne n’ose dire à voix haute.
Un truc qui dérange, qui frotte, qui met mal à l’aise :
On a beau parler d’estime, d’alignement, de leadership, il reste une réalité humaine, très simple et très agaçante à la fois :
Nous voulons être aimé.
Par les collègues.
Par le manager.
Par la belle-sœur.
Par l’humanité entière, parfois.
Et ce besoin peut devenir tellement puissant qu’il finit par nous faire rejouer les mêmes histoires relationnelles, encore et encore.
Vous savez, ce moment où :
vous retombez sur un manager qui vous rappelle votre ex,
vous vous retrouvez à sauver des gens qui n’ont rien demandé,
vous devenez la “bonne poire” du bureau,
ou vous vous adaptez comme un caméléon sous anxiolytiques pour mériter un minimum d’affection.
Si ça vous semble familier… bienvenue au club très discret des Trop Intenses qui rejouent leur vie affective dans l’entreprise.
Ce n’est pas “les autres”. Pas entièrement.
C’est là que ça pique un peu.
Parce que oui, il y a des contextes toxiques, des comportements discutables, et des organisations aussi souples qu’un parpaing.
Mais il y a aussi… nous.
Pas notre faute.
Notre responsabilité.
La nuance est essentielle.
La faute vous enferme.
La responsabilité vous libère.
Comme l’explique RJ Starr dans un travail sur l’intelligence émotionnelle, prendre la responsabilité sans se blâmer, c’est reconnaître son rôle dans la relation… sans se mettre le rôle de vilain dans une tragédie grecque.
C’est juste dire :
“Ok. Je ne contrôle pas l’Autre, mais je contrôle ma façon d’entrer dans la relation, mes attentes, et mes réactions.”
Et c’est là que tout change !
Pourquoi on rejoue les mêmes histoires
Parce que notre cerveau adore les rediffusions. C’est confortable, même quand c’est douloureux.
1. Le besoin d’être aimé, validé, approuvé
Certains d’entre nous arrivent dans la vie adulte avec des attentes affectives XXL.
Merci Bowlby et la théorie de l’attachement…
Quand l’estime se construit sur la validation externe, chaque relation devient un examen.
On cherche l’amour…
Et on obtient souvent l’inverse : l’inconfort, la dépendance, l’épuisement.
2. La sur-responsabilité émotionnelle
Les Trop Intenses ont ce don magnifique mais coûteux :
ils sentent tout, tout le temps, partout.
Résultat : ils finissent souvent responsables de tout ce qui ne va pas.
“Il est stressé, c’est peut-être moi.”
“Elle est déçue, j’aurais dû anticiper.”
“Il ne m’a pas répondu, j’ai sûrement raté un truc.”
Le Council for Relationships le dit très bien : prendre trop de responsabilité dans une relation crée un déséquilibre qui vous épuise, mais ne sauve personne.
3. Confondre relation et évaluation
Un regard qui se fronce.
Un mail court.
Une réunion où quelqu’un souffle.
Le cerveau intense s’emballe :
“Il/Elle ne m’aime plus.”
Alors qu’en vrai, la personne pensait peut-être… à son déjeuner ou à son fils malade.
Conséquence ? vous devenez acteur et victime de vos propres boucles
Vous :
“Je veux juste qu’on m’aime.”
Votre comportement :
“Adaptation maximale, zéro limite, auto-sacrifice.”
Les Autres :
“Ouuuuuuf, enfin quelqu’un qui fait tout.”
Puis, après quelques mois :
épuisement, frustration, sentiment d’injustice, et l’impression de rejouer la même série Netflix depuis 15 ans.
Et si on changeait de chaîne ?
Comment sortir du jeu ?
(sans perdre votre intensité)
Votre intensité n’est pas le problème.
Votre intensité mal dirigée, si.
Voici des pistes concrètes pour sortir du labyrinthe émotionnel… sans renier qui vous êtes.
1. Identifier ce que vous cherchez vraiment
Pas en version poétique. En version brute :
Je cherche quoi chez l’Autre ?
J’attends qu’il me donne quoi ?
Pourquoi cette validation compte autant ?
Écrivez.
Regardez la vérité en face.
C’est votre point de départ.
2. Redéfinir la responsabilité
Votre responsabilité = vos réactions, vos attentes, vos limites.
Pas l’humeur du collègue.
Pas l’éducation émotionnelle de votre manager.
Pas l’enfance de votre partenaire.
Chacun son sac à dos.
Vous portez le vôtre, pas le leur.
3. Prendre conscience des déclencheurs
Vous savez ce moment où votre cœur passe en mode “alarme nucléaire” alors qu’on vous dit juste “tu peux me renvoyer ce fichier ?”
Ça, c’est un déclencheur.
Le but : le repérer avant de partir en orbite.
Nommer l’émotion.
Respirer.
Répondre plutôt que réagir.
4. Apprendre à poser des limites
Pas des murs.
Des limites.
Exemples très concrets :
“Je peux t’aider, mais pas aujourd’hui.”
“J’ai besoin d’y réfléchir avant de répondre.”
“Je ne prends pas la responsabilité de ton ressenti, mais j’entends ton point de vue.”
Mini phrases. Maxi effets.
Cela s’apprend, commencez maintenant, j’ai créé un guide gratuit ! Découvrez-le !
5. Chercher l’amour… chez soi, pas chez les autres
C’est cliché, oui.
Mais c’est vrai.
Le jour où vous devenez votre propre source de sécurité émotionnelle, vous arrêtez de demander aux autres un rôle qui n’est pas le leur.
Vous arrêtez de quémander.
Vous choisissez.
Et ça change tout.
La morale de tout ça…
On ne peut pas contrôler l’Autre.
On ne peut pas contrôler le monde.
On peut juste contrôler ce qu’on apporte dans la relation.
C’est là que réside votre véritable puissance.
Et bonne nouvelle… elle est immense.
Prendre sa responsabilité émotionnelle n’est pas un aveu de faiblesse.
C’est un acte d’amour envers soi.
Un antidote à la répétition.
Et un pas immense vers des relations qui ne vous aspirent pas mais vous élèvent.
Et si l’idée de faire ce chemin seul vous semble vertigineuse, sachez que c’est exactement le type d’exploration que nous pouvons mener ensemble en coaching.
Vous n’avez pas à défaire ces vieux mécanismes sans accompagnement.
Références accessibles pour Trop Intenses curieux
RJ Starr, “How to Take Responsibility Without Blaming Yourself”
Council for Relationships, “Relationship Responsibility”
Théorie de l’attachement, John Bowlby (version ultra accessible sur Wikipédia)